Se mettre à la table d’Hildegarde

Il ne s’agit pas de changer son alimentation du jour au lendemain, en passant d’un extrême à l’autre. Cela consiste plutôt en un rééquilibrage progressif et en douceur.

Avec Sainte Hildegarde nous cheminons sur le chemin de l’unification, corps-âme-esprit, et l’alimentation y tient une place essentielle.

Aujourd’hui beaucoup se laissent attirer par un mode de vie plus simple, empreint de cette sobriété heureuse qui s’accomplit dans les petits gestes du quotidien : l’habitude de cuisiner, de choisir des aliments sains et de saison, de cultiver son potager (même s’il ne s’agit que de plantes aromatiques sur un bout de balcon !), d’acheter -et de manger- moins mais meilleur, d’encourager la production locale et les circuits courts… Un bon sens naturel qui donne à nos jours toute leur saveur !

Pour Hildegarde, nos aliments doivent être nos « premières forces curatives ».

Son repère essentiel pour nous faire comprendre que nous sommes sur la bonne voie est la JOIE ! Pour mieux comprendre son idée, elle nous offre trois clés de compréhension :

  • La VIRIDITÉ : C’est la puissance de vie, qui s’exprime dans toute la création. On entend « vitalité », « verdeur », « vigueur », c’est la force de régénération du vivant. Cela nous renvoie à l’aspect curatif, fortifiant, vivifiant, de certains aliments, que nous appelons aujourd’hui « alicaments ».
  • La SUBTILITÉ : « toute la création recèle de forces secrètes qu’aucun homme ne peut connaitre à moins que Dieu ne les lui ait révélées », nous dit la sainte. Ainsi, dans l’alimentation, chaque fruit, chaque légume ou céréale, chaque viande, poisson…possède une force spécifique, subtile, personnelle, qui lui donne son utilité, distincte des autres.
  • Le DISCERNEMENT et la MODÉRATION : c’est-à-dire le bon sens, qui nous permet à la fois d’adapter la quantité mais aussi le choix de nos aliments. Un même aliment ne conviendra pas à toutes les constitutions. Il ne sert à rien de s’empiffrer de « bons produits », si nous ne pouvons les assimiler. Cela nous nuirait plutôt ! D’ailleurs Hildegarde le disait déjà : « chaque fois que le corps de l’homme agit sans discernement en mangeant ou en buvant, les énergies de l’âme s’en trouvent brisées ».

 

Hildegarde décrit donc un certain nombre d’aliments en fonction de ces critères, comme l’épeautre, le fenouil, la châtaigne, le pyrèthre… pour ne citer que les plus connus.

Ils participent à rendre l’homme « joyeux », apportent de la « chaleur » à sa digestion, tout en nourrissant le corps, sans l’encrasser ni créer de lourdeur digestive.

Pour Hildegarde, c’est la capacité de l’être humain à assimiler les aliments qui importe plus que leur valeur nutritionnelle. Les connaissances médicales actuelles sur le rôle des intestins dans l’équilibre de la santé physique et mentale viennent corroborer ses affirmations. Cette « alimentation de la joie » a donc une action holistique, corps-âme-esprit.